La Mécanique du Coeur

38 mini-westerns, c'est que du bonheur en miniature, des histoires extravagantes, dans lesquelles on trouve déjà la silhouette de Miss Acacia, quelques esquisses de Jack, et des fantômes, toujours avec un bon fond. Toujours une partie de rêve, et de cauchemar aussi un peu... Dans son monde tout ne s'arrange pas forcément, on est toujours prit d'une certaine affection pour les personnages. On se sent projeté dans un autre endroit, un endroit pas si différent de notre monde en fait. Un endroit où tout est possible si on garde un peu ses yeux d'enfant et si on sait où regarder et à quel moment. C'est ça en fait, il faut savoir où et quand regarder...
Conseillé, à lire et à relire : 38 mini westerns (avec des fantômes) de Mathias Malzieu.

N'oubliez pas de le mettre au grille-pain pour éjecter tous les fantômes chez le voisin pour l'éternité.

 

Le premier bouquin que j'ai lu cette année, c'est Nana... En fait, c'est un manga, et j'ai lu le numéro 6...
En quelques mots, ce manga parle de deux jeunes filles prénommées Nana, qui vivent une vie totalement différente et qui sont tout aussi différente l'une de l'autre. Elles vont se rencontrer par hasard et devenir amie. Ca a l'air un peu niais comme ça, mais c'est très drôle...
J'ai même découvert récemment que l'anime de Nana passait sur Europe2 TV à 17h, tous les jours ! ^^ Et ça fait tout bizarre de voir les personnages, qu'on a l'habitude de voir immobiles, silencieux et en noir et blanc, tout d'un coup en train de bouger, de parler et en plus être en couleur.
J'aime beaucoup ce manga, il est assez délirant, si vous avez aimé Fruits Basket, ça vous plaira surement, c'est même moins... niais !
L'auteur est marrante aussi, quand elle nous met une petite note en plein milieu de l'histoire.
Bref, je vous le conseille ! ;)

C'est l'histoire d'un homme-enfant qui a perdu sa mère.
Il rencontre alors Giant Jack, 4m50, qui lui donne un morceau de son ombre et des livres.
Et il doit guérir avec cette ombre, réparer son coeur.
Et il apprends que l'ombre est un passage vers le pays des morts.
Et il veut y revoir sa mère, juste un peu.
Et Giant Jack ne veut pas, parce que c'est dangereux le royaume des morts.
Les morts se nourissent de brume, mais parfois, ils croquent des vivants, parce qu'ils n'arrivent pas à se faire à l'idée. Alors ils te croquent un morceau et ils te vomissent, parce qu'ils n'ont pas d'appareil digestif.

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Des mots d'adultes, des tournures de phrases d'enfants, des émotions particulières.
Une ambiance Dionysienne, on sent que les deux sont liés.
On sent que la musique et le livre racontent la même histoire.
C'est léger, le textes est simple et le livre est court. Trop court ?

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"Est-ce qu'il ne fait pas trop froid là-bas, est-ce que tu sais les fleurs sur le toit de toi, est-ce que tu sais pour l'arbre que l'on va devoir couper, est-ce que tu sais pour le vent qui agite les volets de la cuisine et secoue ton ombre sur le carrelage ?
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi.
Tu reçois des lettres, on les donne à lire à tes vêtements, ça ne les déplie pas. Est-ce que je peux t'envoyer un peu d'Espagne, du bon champagne et deux, trois livres, maintenant qu'ils te foutent la paix avec leurs tuyaux dans le nez et le ventre, que tu n'as plus à te forcer à manger et à décrocher le téléphone ?
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi.
Est-ce que tu es partie te cacher dans un caillou, un plat à tarte, un nouveau-né, un tissu, un oeuf, une broderie et comment c'est maintenant qu'il fait nuit tout le temps ?
Est-ce que ça va mieux, est-ce que c'est léger comme une bulle de laisser son corps juste là, tel un vêtement abîmé que l'on ne peut plus porter ? C'est fini ce poids qui écrasait ton sourire ? Qui écrasait ton ventre, qui t'écrasait ? Tu as pu t'échapper, dis ? Avec ton sourire en poche maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ?
Même les yaourts aux fruits dans le frigo ont un goût de fané. On a beau se mettre de la limonade toute neuve, du genre geyser de goulot tendre comme un orage de sucre, dans l'oesophage, rien. Un cimetière de plus, de la nuit, du froid et encore une nouvelle couche de nuit. Nous on voit rien, on te voit plus, on n'y voit rien, on ne sait plus grand-chose. On marche dans la nuit et on ne te trouve pas, faut dire qu'on les confond toutes ces nuits, noires, épaisses comme du tissu, pas beaucoup d'étoiles, tout se ressemble.
Il y a bien les souvenirs, mais quelqu'un les a électrifiés et connectés à nos cils, dès qu'on y pense on a les yeux qui brûlent.
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi."

Extrait de
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi
de Mathias Malzieu